jeudi 17 décembre 2015

jbTrendy: Mobilisation Générale Pour La Klinic des ARTerre ô...


Communiqué ô133 Le Bel'ART !!! 133 rue Bélliard 75018 
Paris le 18.12.15 Maison d'Artistes & de Partages Assos FARE...

Noël 2015

Noël 2015
Inauguration ô133 Le Bel'ART

jbTrendy @ Mairie de Paris18 - 2015

jbTrendy @ Mairie de Paris18 - 2015
Sortie du Tribunal pour ô133 Le Bel'ART !!!
 

Lettre de jbTrendy ô Maire du 18

pour ô133 Le Bel'ART

A l'attention de Mr le Maire du 18ème arrondissement de Paris. 

Cher Eric, 

J'ai l'honneur de t'annoncer que nous avons réquisitionné un lieu dans le 18ème parfait pour nos activités sociales & artistiques qui est situé au 133 rue Bélliard et qui est un ancien garage de contrôle technique. 

Nous sommes passés ce vendredi matin en procédure d'urgence et la juge a prononcé une expulsion sous 48h alors qu'il n'y a aucun caractère d'urgence, que c'est vide depuis 2013 et que nous avons entrepris 2 mois de travaux pour la remise en état et la sécurisation aux normes européennes. De plus ce jour, 2 membres de l'équipe ont rencontré Mr Jean-Philippe Daviaud lors d'une animation de quartier que nous avons soutenu et il nous a dit que le projet pour le lieu est que la Mairie du 18 le préempte pour en faire une piscine en 2018. Pourrions nous nous rencontrer rapidement pour discuter d'une possibilité de convention d'occupation jusqu'au commencement des travaux. 

Je rappelle à l'occasion que Bruno Sarre avait proposé de nous trouver un espace dans le 18ème après que nous ayons rendu l'espace Gaby sous le Sacré Coeur jouxtant les Arènes rue Gabrielle qui est devenu une halte garderie. Finalement nous avions ouvert dans le 9ième l'ancien New Moon Place Pigalle avant sa démolition puis Le Palace jusqu'à ce que les travaux de rénovation en théâtre commencent . 

Ci-joint le lien pour le communiqué de presse :  
http://jbtrendy.blogspot.fr/…/mobilisation-generale-pour-la… 

Merci jbTrendy

jeudi 3 décembre 2015

Chapitre 2

Ainsi, bien qu'exclu de l'église il avait mis huit ans avant de braver les interdits et s'informer sur le sujet. Fallait-il que le conditionnement soit puissant et qu'avait-il fait pendant tout ce temps? Il me raconta qu'il avait développé Étoile sa société de productions en France et participé à différents projets dont une école de musique, la réalisation d'albums et de films ainsi que la gestions de lieux artistiques alternatifs qu'on qualifie de squats mais qui dans le milieu sont considérés comme des réquisitions citoyennes et vivent en collectifs dans ces Maisons. J'évoquais l'immeuble du 26 de la rue Montmorency, non loin de là où je m'étais rendu voici quelques mois à l'occasion du Festival inter-squats et que j'avais trouvé fort sympathique. 

- Comme le monde est petit répondit-il, c'est justement un lieu que j'ai ouvert et celui que j'ai quitté au moment du procès. Il ajouta que pour lui cela avait permis de compenser le vide social que l'on ressent quand on quitte un groupe aussi intense et organisé que la Scientologie et lui avait donné le sentiment de défendre une cause, celle de loger des artistes dans le besoin ou en rupture et d'offrir à la population des espaces culturels et festifs hors du tout marchandisation de la société actuelle. 

- Cela permet aussi de réhabiliter des bâtiments laissés à l'abandon qu'on appelle des friches et qui grâce à nous retrouvent une nouvelle vie. Ce fut notamment le cas en 2004 pour le mythique Palace qui était fermé depuis une dizaine d'années et qu'aucun projet ni propriétaire n'avait pu faire ré-ouvrir. Ce fut une sacrée aventure mais nous y sommes parvenus en l'occupant et le faisant fonctionner pendant neuf mois avec La Compagnie Privilège que j'ai fondé pour gérer le lieu... à la suite de quoi, après notre expulsion, Le Palace a finalement pu retrouver sa fonction originelle de théâtre mais restera pour beaucoup la boite de nuit qui a fait les beaux jours de Paris dans les années 80. (avec aux sous-sols le Privilège renommé KitKat Club dans les nineties !!!)

Le Cohérent
4.12.2015   

vendredi 20 novembre 2015

Le procès parisien

- Puisque tu as suivi avec attention le procès qui vient de se dérouler à Paris, tu sais que toute l’affaire à faillit se dégonfler dans la mesure où Eric A, le plaignant principal, s’est retiré la veille de la première audience en acceptant une transaction financière avec l’église. Eh bien figures-toi qu’à cause de lui j’aurai dû me retrouver sur le banc des accusés car c’est moi qui l’ai ramené en Scientologie et empoché une commission rondelette sur une partie des sommes exorbitantes qu’on lui a extorquées, ce qui prouvait sans le moindre doute que la Scientologie peut être considérée comme une activité commerciale, ce que l'église tenait absolument à dissimuler.

Je m’étonnais, car si ce qu’il avançait était vrai, comment avait-il pu passer entre les mailles du filet sans être au moins cité à comparaître? Ce qu’il me raconta était vraiment à peine croyable. En 2001, au cours de l’instruction il avait été convoqué dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre alors qu’il se trouvait en Angleterre pour faire ses niveaux avancés de Scientologie et face à une dizaine d’enquêteurs il s’en était sorti.


Pourtant les perquisitions faites au Centre de Célébrités de Paris (ou CC Paris pour faire court qui est la branche dédiée aux VIP, artistes et leaders d’opinions de l’église de Scientologie) avaient permis d’établir que son nom était associé pour une commission de 19.000F à celui d’Eric A. qui avait déclaré avoir été recruté dans la secte en août 1997 par un certain Jean Tox, qui avec son groupe de Rock faisait une tournée des plages sur un bus aux couleurs de « La Dianétique », livre emblématique de la secte qu’il avait acheté et lu avec intérêt. Il aurait suffit aux enquêteurs de faire le rapprochement entre la commission et le recrutement pour que la cause soit entendue. Alors comment expliquer que tel n’est pas été le cas ?  Jean (puisque c’est ainsi que je peux maintenant le nommer) me répondit qu’il s’était exercé avec un chargé des affaires légales et un avocat de l’église à noyer le poisson au cours de l’interrogatoire et qu’il y était parvenu à merveille. Je leur ai pourtant raconté toute l’histoire ajouta t’il, et je pense que c’est ma sincérité qui les a désarçonnée. En effet, j’étais vraiment désolé que les choses aient tourné vinaigre pour Eric avec qui j’avais eu une discussion intéressante sur le bus et qui m’avait fait confiance en se rendant de ma part au CC Paris.

- Quand à la fin de l’été je suis rentré de tournée, tout le monde était ravi car Eric, recrue de qualité, enthousiasmé par mon briefing avait investi une grosse somme pour des services de Scientologie constitués de cours et d’audition, qui est une forme spirituelle de thérapie. Tout cela aurait dû lui garantir une progression rapide et efficace dont il était très satisfait. Puis à peine un mois plus tard, catastrophe, Didier Michaud, le libraire n’avait rien trouvé de mieux que d’harceler Eric pour le contraindre à s’endetter d'avantage, ce qui est une violation grossière des règlements de l’église et eut pour conséquence que bouleversé, il vienne dès le lendemain me solliciter afin que j’intervienne pour le faire rembourser. Mais que ne m’avait-il prévenu avant ? J’aurai pu alors lui éviter de se mettre dans le pétrin puisque demander son remboursement entraîne nécessairement la radiation de l’église. Voilà quelque chose qu’à l’époque Eric ne pouvait pas exiger de moi. Je suis pourtant allé voir le libraire pour lui faire part de ma désapprobation et celui-ci ne trouva rien de mieux pour justifier son comportement détestable que de dénigrer Eric en me révélant des secrets inavouables qu’il avait confié lors de ses séances d’audition qui sont censées être confidentielles et protégées par le secret de la confession. J’étais vraiment dégoutté. De plus, comme j'avais été soigneusement tenu à l'écart de ces malversations, il n'était plus question pour moi de commissions que Didier Michaud empocha à ma place sans vergogne. Pour se comporter ainsi, il était évidement couvert par sa hiérarchie et dénoncer avec pertes et fracas de tels agissements aurait eu des conséquences qu'à ma grande honte, mais considérant que j'aurai été broyé en déclenchant un conflit ouvert, j’ai préféré éviter et faire profil bas en incitant Eric à persévérer pour ne pas mettre en péril son avenir en Scientologie. Par la suite, j’avais essayé d’arrondir les angles et de garder le contact avec lui que j’ai fini par rompre quand j’appris deux ans plus tard qu’il avait décidé de porter plainte contre l’église avec le soutien des anti-secte de l'ADFI(association de défense de la famille et de l'individu).

- C’est alors que l’enquêteur qui comme on le voit dans les séries policières américaines jouait le rôle du méchant me demanda si j’avais reçu cette commission pour avoir ramené Eric A. en Scientologie ? Sa question était mal formulée car elle impliquait une réponse qui n’était que partiellement vraie. Oui j’avais ramené Eric en Scientologie, mais ce n’était pas juste pour cela que j’avais reçu 19.000F. La nuance était de taille, ce qui m’offrit la possibilité de lui répondre non de la manière la plus ferme et définitive, sans mentir pour autant, ce que je n’aurais pu me résoudre à faire. Il aurait simplement suffit qu’il reformule sa question en me demandant pourquoi j’avais reçu cette somme et alors j’aurais été contraint de lui avouer qu’elle correspondait à 15% de commission sur ce qu’Eric avait dépensé et qui est la rétribution de ce qu’on appelle les « membres du personnel à l’extérieur ».  Alors les carottes pour l’église et moi auraient été cuites. Au lieu de cela, à ma grande surprise, il lâcha l’affaire et me déclara que j’étais libre et serai éventuellement convoqué en tant que témoin, ce qui n’arriva même pas.

- Avec le recul, je me demande si les enquêteurs n’ont pas voulu m’épargner par pure sympathie voyant que je n’avais pas grand-chose à voir avec la bande d’escrocs qu’ils tentaient d’épingler. Ou bien c’est d’une incompétence crasse, ce qu'a commenté un américain sur le forum des ex scientologues. Mais j’en doute. Quoi qu’il en soit je l’ai échappé belle et le couperet n’est pas passé loin.

Je lui suggérais que c’était peut-être parce qu’ils le considéraient plus victime que coupable dans cette histoire et qu’ils sentaient bien qu’ils n’avaient aucune chance de le voir se ranger du côté des plaignants. C’est bien possible me répondit-il un peu vexé, d’autant qu’avant de tout raconter, je leur avais fait un laïus sur le principe de laïcité en république supposé garantir la liberté de religion et le fait que je ne reconnaissais pas de juridiction extérieure à celle de l’église pour statuer sur ce type de litige. Les enquêteurs devaient estimer qu'ils n'avaient pas besoin de moi pour coincer les coupables et que mon implication n’aurait fait que complexifier le dossier.

- En tous cas, malgré ma complicité évidente, me retrouver sur le banc des accusés aux côtés d’individus dont je ne cautionnais pas du tout les agissements aurait été une épreuve difficile à affronter. D'ailleurs, à l’approche du procès, je me suis demandé s’il ne fallait pas que j’apporte mon témoignage, mais le fait qu’à la surprise générale Eric A. retira sa plainte au dernier moment ôtait toute légitimité à mon intervention.

- Pourtant, quelques temps plus tard, en consultant le compte rendu des audiences, j’ai vu que la présidente de la cour avait ouvert les débats en déclarant que le cas d’Eric A. allait, malgré son retrait, tout de même être instruit et elle raconta comment il avait été recruté par un scientologue qui faisait la tournée des plages sur un bus à l’été 1997. Incroyable, sans être nommément cité, j’étais bien impliqué et ce dès l’ouverture de ce procès.

Jean était manifestement plus préoccupé par sa conscience que par le sort des protagonistes de ce procès et de la condamnation à 40.000 Euros pour chacun des principaux dirigeants de l'église qu'il avait de fait plus ou moins couvert dans cette histoire. Il me confia que durant toute cette période il avait suspendu ses activités puisque d'une certaine façon la Scientologie l'avait rattrapé alors que pendant huit ans il l'avait volontairement mise de côté. C'est quand il vit l'échéance du procès arriver qu'il se décida à consulter le net qui l'absorba totalement pendant plusieurs mois tant ce qu'il y découvrit le stupéfia. C'est vrai qu'il est vivement déconseillé par l'église aux scientologues d'aller s'informer sur la toile au risque de tomber sur des données qui pourraient soit disant mettre leur éternité en jeu ou leur coûter très cher en séances de ré-endoctrinement, ce qui est un moyen de contrôle très efficace pour maintenir les adeptes sous influence.
   
Le Cohérent 
19.11.2015   

jeudi 19 novembre 2015

Chapitre 1 : La rencontre


Le Cohérant

Le Cohérent


Paris le 18.11.2015





Cher Trendy,

Me voilà de retour sur Paris car j’étais comme toi loin de la capitale pour un reportage dans le sud en ce vendredi 13 fatidique où la folie terroriste a encore frappé. Avec tout ce que ces événements tragiques ont de bouleversants, j’estime que la meilleure riposte est de continuer à vivre et faire ce que l’on doit. Aussi je te soumets, telles que prises à l’époque, les notes correspondant à notre première rencontre en espérant que cela te conviendra.








Profession de foi
D’un ex-Scientologue

La rencontre

C’est au printemps 2010, environ six mois après la condamnation pour escroquerie en bande organisée de cinq dirigeants du centre de célébrités de l’église de Scientologie de Paris qu’un certain Jacques Martinclair (manifestement un nom d’emprunt ne donnant aucun résultat sur les moteurs de recherche) m’a contacté par courriel. Le message était laconique et précis, m’indiquant que je lui avais été recommandé par des personnes de confiance et qu’en tant qu’ex-Scientologue il avait des révélations importantes à me faire concernant le procès.

Journaliste d’investigation spécialiste des sociétés secrètes et groupes d’influences occultes, j’enquête sur la Scientologie depuis que j’ai eu connaissance de la rocambolesque affaire « Snow white » (Blanche neige) qui a défrayé la chronique en déclenchant à la fin des années soixante dix ce qui est resté à date le plus grand raid dans l’histoire des Etats-Unis avec plus de 150 agents du FBI mobilisés simultanément à Los Angeles, New York, Washington et à Clearwater leur base principale en Floride. Il en résulta un procès retentissant où onze hauts dignitaires de cette organisation, dont l’épouse du fondateur Ron Hubbard, ont été lourdement condamnés et emprisonnés pour s'être infiltrés et avoir dérobé des archives les concernant au sein même d’instances gouvernementales.

Qu’un mouvement de nature prétendument spirituel use de méthodes et procédures dignes du contre-espionnage avait quelque chose de très intrigant pour moi. Le fait qu’ils les utilisent également pour intimider et réduire au silence leurs anciens adeptes et qu’ils cultivent une aversion quasi pathologique pour les journalistes fait qu’il est ardu et rare de pouvoir obtenir des informations de première main sur leurs agissements, pratiques et opérations très spéciales.

C'est donc avec une certaine excitation que j’acceptais la proposition de ce mystérieux personnage de me rencontrer le lendemain à 15h précise à la terrasse en face du café-concert « Aux Connétables » dans le quartier du marais à Paris avec pour instruction d’être assis seul à une table à lire le journal Libération. N’ayant aucune information le concernant, je redoutais de voir débarquer un individu comme j’en avais rencontré un certain nombre au cours de mes recherches exhaustives, persévérantes et méthodiques. Aurait-il la mine hagarde d’une victime résignée et harassée par des années de luttes épuisantes et stériles face à cette secte connue à juste titre pour être immensément riche, implacablement tyrannique, experte en manipulations mentales et procédurière au dernier degré ?

Aussi c’est avec soulagement et 10 minutes de retard qu’apparu dans mon champ de vision un homme de taille moyenne, entre deux ages, à la silhouette svelte et élancée, dans le style très parisien de l’artiste à l’élégance décontractée, portant une veste en tweed bien coupée, un pantalon de cuir moulant, des bottines de cavalier et une casquette de gavroche sur la tête. De sa démarche souple et dynamique il se dirigea droit sur moi avec le regard perçant d’un aigle fondant sur sa proie qui contrastait avec la chaleur du sourire qu’il m’adressa en me saluant d’un bonjour assuré et d’une poignée de main franche. Une longue mèche châtain clair lui tomba sur les yeux quand il ôta son couvre-chef avant de s’assoire. D’un geste de la main ample et gracieux il l’a rejeta sur l’arrière de sa tête découvrant un visage plutôt avenant aux traits aiguisés mais sans dureté excessive, la peau peu marquée par les outrages du temps qui passe, mais surtout les yeux d’un bleu profond au regard intense et captivant qui vous enveloppe d’une aura empreinte de douceur et de distinction où l’on se sent à l’aise, reconnu et important. Difficile de lui donner un âge car bien que semblant avoir dépassé la quarantaine, il véhiculait une impression d’assurance mêlée de désinvolture qui est habituellement l’apanage de la jeunesse. 

- On peut se tutoyer ? Me demanda t’il de butte en blanc. Mon verre de bière étant presque vide, il me proposa de payer sa tournée d’un - Tu reprendras la même chose ? Ce que j’acceptais volontiers pensant que notre discussion allait durer un certain temps et serait vraisemblablement animée. Pour nous commander deux verres, il s’adressa poliment à la jolie serveuse sur un ton très naturel de connivence implicite légèrement teintée d’espièglerie à laquelle elle ne fut pas insensible. Un peu étonné je lui demandais s’il l’a connaissait. Ni d’Eve ni d’Adam, mais elle est adorable me répondit-il. J’étais donc en présence d’un redoutable charmeur sachant manifestement y faire avec les filles et j’eu la nette impression qu'il allait me donner du fil à retordre.

C’est alors que me fixant avec intensité, il prononça de sa voix ample et mélodieuse ces mots auxquels je ne m'attendais pas du tout - je suis venu te parler au nom de Ron Hubbard.

Percevant mon trouble et manifestement satisfait de l’effet que sa déclaration avait produit sur moi, il s’arrêta un moment se calant confortablement dans le dossier de sa chaise et m’observa du coin de l’œil. Il prit une profonde inspiration, soupira, puis sorti de sa poche un paquet de cigarettes anglaises et m’en offrit une qu’il alluma d’un geste sûr avec son Zippo. Après avoir exhalé une première longue bouffée de la sienne avec délectation, il reprit en ces termes :

- Je suis un officier des relations publiques personnelles de LRH (Acronyme de Lafayette Ronald Hubbard écrivain de science fiction et fondateur de l’église de Scientologie décédé en 1986) à tite honorifique. A ce titre je le représente tant à l’intérieur qu’à l’extérieur et suis mandaté pour m’assurer que la lettre et l’esprit de son œuvre lui survivent et soient respectés dans la gouvernance des différentes activités liées à la Scientologie. Et c’est pour avoir sérieusement questionné, remis en cause et dénoncé les dérives du haut management que j’ai été expulsé en 2002 après quinze ans de bons et loyaux services. Mais avant de poursuivre et te faire mes révélations concernant le procès j’ai besoin de te connaître un peu.

C’est alors qu’il me posa toute une série de questions bien ciblées pour cerner ma compréhension du sujet et mes motivations. Ainsi c’était moi, le journaliste, qui me retrouvait sur le gril, ce que je m’étonnais à accepter de bonne grâce, sans doute à cause du ton simple, direct et détendu qu’il employait. 

Il lui importait de savoir dans quel média je publiais et mon degré d’indépendance par rapport à eux, mais également d’où je tirai mes informations et si j’avais lu des ouvrages de Scientologie ou l'avait pratiqué d'une quelconque manière. Avais-je connaissance du contenu des niveaux avancés que l'église cherchait désespérément à garder confidentiels ? Que savais-je des liens que Ron Hubbard avait entretenu avec l'occultisme ainsi que ses rapports conflictuels avec la CIA, le fisc américain et la psychiatrie ? Est-ce que je parvenais à m'y retrouver dans la nébuleuse organisationnelle de l'église ? Etais-je en contact avec des associations anti-secte ou les Anonymous qui s’étaient justement fait connaître en dénonçant les tentatives d’obstruction à la liberté d’expression sur le net pratiquées par l’église de Scientologie ? Avais-je au cours de mes enquêtes rencontré des membres actuels de l’église ou d’anciens membres tel que Alain Stoffen qui venait de publier un livre à charge ? Avais-je suivi de près les procès de la Scientologie en France comme celui de Lyon en 1997 et celui de Paris l'année précédente ? Etais-je au courant de la défection récente de certains grands dirigeants internationaux qui avec fracas dénonçaient publiquement les abus de pouvoir et l’attitude violente et tyrannique de David Miscavidge qui seul dirige maintenant l’église ? Enfin il voulait savoir si je suivais des sites de ré-information sur le sujet ainsi que des forums d’ex Scientologues et si j'avais entendu parler de la "Freezone", de la Ron's Org ou d'autres Scientologues indépendants qui avaient pris leurs distances ou créés des schismes à diverses périodes mouvementées de l'histoire de l'organisation. 

J’en vins à me demander s’il n’était pas là à secrètement m'espionner pour le compte de la Scientologie, ce qui est une pratique courante chez eux, mais mes réponses durent le satisfaire car il se mit à table et ce qu’il me déclara me rassura tout à fait quant à ses intentions.

Le cohérent  

jeudi 12 novembre 2015

Profession de foi d'un Ex Scientologue

Le Cohérent




Cher Trendy,

Merci pour ton message et heureux de constater que tu refais surface. Je pense effectivement que le moment est bien choisit pour sortir du bois et t'exprimer ouvertement sur la Scientologie. 

N'hésite pas à me faire savoir en quoi je puis t'aider sachant qu'en ce qui concerne notre projet et les risques qu'il comporte je ne souhaite apparaître qu'à travers ce patronyme énigmatique que j'ai imaginé pour l'occasion et à qui j'ai donné la même date de naissance que toi.

Le Cohérent 

jb Trendy
Le 11.11.2015




Mon très cher Co,

Merci de m'avoir transmis avec tant de célérité cette nouvelle boite mail et toutes mes félicitations pour le choix de ce patronyme qui sied tout a fait à la perspicacité et logique qui caractérisent ton approche des sujets fussent-ils aussi complexes et épineux que la Sciento.

J'espère que pour toi les choses se sont arrangées depuis notre dernière rencontre qui doit dater d'un peu plus de deux ans. Tu m'as confié alors avoir quelques soucis personnels et avais dû interrompre notre projet qui depuis lors est resté en suspend. Etant donné l'actualité il est effectivement grand temps que nous le réactivions. Avec le verdict du procès de Bruxelles repoussé de quinze jours à cause du procureur qui sous la pression nous fait un malaise la veille de son réquisitoire et surtout le film "Going Clear" qui passait ce soir sur Canal+ et dont tu as sans doute vu la version originale diffusée sur HBO couronnée meilleur documentaire aux Grammy awards et qui risque fort de rafler l'oscar. Voilà qui ne manquera pas de faire l'effet d'une bombe et aussi paradoxal que cela puisse paraître en ce jour d'armistice, pour moi l'heure de la contre offensive a sonnée.

Afin de contribuer à précipiter la chute que je souhaite imminente du Gnome sadique et vicieux qui avec sa clique de fanatiques tyrannise, manipule, dépouille et exploite mes anciens coreligionnaires tout en achevant de pervertir ce qui restait d'authentique et de valable dans l'église, je compte sur toi pour publier aussi rapidement et fidèlement que possible le compte rendu de nos entretiens où je témoignais de mon expérience de quinze années dans ce qui prétendait être la religion des religions et qui ironie de l'histoire peut à juste titre maintenant être considérée comme la secte des sectes.

Pour des raisons sur lesquelles je ne m'étendrai pas ici je me dois de rester sous le radar et ne toucherai base sur Paname qu'occasionnellement. Il ne nous sera donc pas facile de nous voir dans les mois à venir. Aussi je me bornerai puisque les écrits restent à t'adresser des mails pour te soutenir dans ta tâche qui bien qu'ardue devrait s'avérer, sinon gratifiante, pour le moins épanouissante et assurément utile pour la cause. 

Merci et bien à toi,

jbTrendy